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Article par DANIELLE BONNEAU de LA PRESSE

Les stratégies pour sceller les maisons et les rendre étanches se raffinent.

Un nouveau produit, qui vient de faire son entrée sur le marché québécois, promet d’enrayer les fuites d’air rapidement et efficacement, à moindre coût. Projeté dans l’air en de très fines particules dans un bâtiment pressurisé, il suit l’air qui cherche à fuir par tous les petits trous, s’agglutinant pour finalement les boucher.

«L’efficacité énergétique passe par le contrôle des fuites d’air», explique Salvatore Ciarlo, directeur des services techniques – normes et codes nationaux chez Owens Corning Canada, l’un des leaders en matière d’isolation de bâtiments.

«On regarde comment on peut optimiser nos solutions avec le produit Aerobarrier pour devenir le système le plus performant et le plus économique sur le marché», précise-t-il.

Le scellant, de l’acrylique à base d’eau perméable avec des propriétés élastiques, émet très peu de composés organiques volatils (COV). Il commence à faire ses preuves aux États-Unis et ailleurs au Canada.

À la mi-septembre, un premier test au Québec a été effectué dans une maison en rangée que bâtit Constructions Lacourse, à Mascouche. Ce n’est pas un hasard: toutes les habitations du constructeur obtiennent l’homologation ConfortCertifié, décernée par Owens Corning Canada. Celle-ci atteste que la consommation d’énergie pour le chauffage et la climatisation sera inférieure de 25 % à celle d’une maison construite selon le Code de construction du Québec. Des maisons peuvent aussi être homologuées ConfortCertifié prêtes à la consommation énergétique nette zéro. Pour un surcoût de 6000 $ à 7500 $, la consommation sera alors 50 % moindre.

«Nous sommes rendus experts dans ce que nous faisons, indique Luc Lacourse, qui dirige l’entreprise avec son frère Guy. Si on vend des maisons ConfortCertifié au même prix que les autres, qui ne le sont pas, c’est mieux pour nos clients. Les gens l’apprécient une fois qu’ils vivent dedans. La maison est confortable partout. Il n’y a pas de petits courants d’air froid.»

 

Un premier test concluant

Après avoir recouvert toutes les ouvertures qu’on ne désirait pas obstruer et mis en marche un gros ventilateur installé dans une porte comme lors de tests d’infiltrométrie, le produit Aerobarrier a été projeté à deux endroits au rez-de-chaussée et dans un troisième, à l’étage.

Dans le garage, tous les yeux étaient rivés sur l’écran d’un ordinateur, qui contrôlait la quantité de scellant injecté en fonction de la pression dans la maison. On pouvait suivre l’évolution des données, qui révélaient l’étanchéité à l’air de l’habitation au fur et à mesure qu’opérait le système d’injection. En environ une heure, la cote de performance a été amenée à un taux de 0,7 CAH50 (changement d’air à l’heure à une pression de 50 pascals).

Pour se situer, afin d’obtenir une homologation Novoclimat, les habitations jumelées et en rangée doivent avoir un taux inférieur à 2 CAH et les maisons détachées, un taux inférieur à 1,5 CAH. L’ajout d’exigences assure des économies d’énergie de 20 % par rapport au programme Novoclimat initial, qui requérait un taux sous la barre de 2,5 CAH.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
De fines gouttelettes d’eau sont projetées en premier pour s’assurer que tout fonctionne bien. Patrick Rouleau (à gauche) explique le procédé au constructeur Luc Lacourse.

Avec un résultat de 0,7 CAH50, la maison en rangée obtient la certification ConfortCertifié pour habitations prêtes à la consommation énergétique nette zéro, révèle Patrick Rouleau, directeur des ventes et du marketing pour Aerobarrier/AeroSeal Global.

«Le but est d’amener le marché à être prêt à la consommation énergétique nette zéro. Quand on sait que ça deviendra obligatoire au Canada pour tout nouveau bâtiment, en 2030, pourquoi attendre et avoir un immeuble désuet dans 10 ans, quand on peut le faire maintenant?», se demande Salvatore Ciarlo, d’Owens Corning Canada.

Le produit Aerobarrier procure un autre avantage, susceptible d’être apprécié dans les immeubles à logements multiples: chaque unité devient individuellement scellée, éliminant tout transfert d’odeur d’un appartement à l’autre (de cuisson, de fumée de cigarette ou de marijuana…), précise Patrick Rouleau.

L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) s’intéresse au produit. Des conseillers techniques régionaux ont assisté à une démonstration. M. Ciarlo donnera un atelier au congrès de l’organisation, les 19 et 20 octobre. L’utilisation de l’Aerobarrier dans le cadre d’une rénovation majeure (quand l’habitation est vide afin de limiter la quantité d’obstacles) s’avère aussi un important marché à exploiter, souligne M. Rouleau.

Le prix? Il varie selon la quantité de trous à boucher, d’une circonférence maximale d’un demi-pouce. Il faut compter entre 1,55 $ et 2,50 $ le pied carré.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Salvatore Ciarlo, d’Owens Corning Canada (à gauche), a suivi avec attention l’opération, qui a pris en tout trois heures (installation et démontage de l’équipement compris). Il discute avec Patrick Rouleau, d’Aerobarrier/AeroSeal Global.

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